mercredi 13 octobre 2010

Plus qu'un miracle, une renaissance ...

'tention, billet sérieux, sans déconner ...

Je ne sais pas trop par où commencer, ni comment l'exprimer, mais j'en ai besoin ... promis après on rigole de nouveau !

Depuis quelques mois, un stress permanent régnait au Pays d'Ici ... une tension, une appréhension, des difficultés à se projeter dans l'avenir ... en effet, mon Joli-Papa (le papa de mon Doudou, on ne peut rien vous cacher !) était malade, très malade ... depuis des années ... C'est son coeur qui ne tournait pas rond ... et le corps humain est ainsi fait que quand le coeur ne va pas bien, rien ne va bien, tout est déréglé ! Pi ya des organes qui sont plus nécessaires que d'autres ... c'est comme les voitures : tant pis si les essuie-glaces ne fonctionnent pas bien, tant pis si l'échappement est un peu bruyant ... par contre, avec un moteur en vrac, tu peux t'accrocher pour faire des bornes !!

C'était donc çà son problème, un coeur en vrac, opéré moultes fois, pontages et autres stents, défibrillateur et bins divers aux noms barbares ! On va dire que malgré tout çà, il se maintenait plutôt en forme et croquait la vie à pleine dent.

Pi soudain, courant 2009, son état s'est dégradé ... le coeur trop fatigué n'arrivait pas à suivre, malgré les renforts chirurgicaux, et menaçait de lâcher, déréglant au passage tout le reste, à la chaîne, des reins au foie, en passant par la circulation sanguine.

C'est dur de voir quelqu'un diminuer comme çà, moi je l'ai toujours connu malade, mais en forme quand même, mais Doudou, lui, çà lui a fait un choc ... même à trente ans passé, c'est dur de voir son papounet faiblir de la sorte, alors qu'on l'a toujours connu "à fond" ... Il s'est un peu renfermé, il a beaucoup pris sur lui, il a souffert en silence.
Moi, j'ai du apprendre à gérer une situation que je ne connaissais pas : un proche (très proche) gravement malade. J'ai la chance d'avoir mes 2 parents en bonne santé, et cette situation m'a énormément perturbée, car elle m'a renvoyé à la figure une de mes pires peurs panique : la perte d'un être cher, et j'entends par là mon père, ma mère et ma soeur. Oui Doudou aussi bien sûr, mais je parle là de ma famille. Certes j'ai déjà été confrontée à la mort d'un proche (famille ou amis), mais je refuse d'envisager que cela puisse arriver à mon noyau dur. Je crois que je ne le supporterais pas ... tout simplement.

J'ai eu très peur pour mon Joli-Papa, certes paske c'est aussi un peu mon papa maintenant, mais surtout paske j'ai vécu la chose à travers Doudou (c'est dur à exprimer ...), je ressentais sa souffrance, mon impuissance, et je m'en voulais de ne pas savoir quoi faire. Alors je n'ai rien fait, je lui ai juste tenu la main sur le chemin de l'hôpital, j'ai caressé ses cheveux quand il avait les yeux dans le vague, j'ai séché ses larmes et fait le pitre quand il craquait, malgré mon coeur brisé de le voir pleurer ...
Je me suis aussi souvent imaginée à sa place, mes réactions face à mon papa malade, en me disant que rien n'aurait pu m'apaiser ...

En novembre 2009, verdict : la greffe de coeur est son ultime espoir. Le coeur ne va pas tenir très longtemps, il faut tout simplement le changer ... il n'y a aucune autre solution. Bon ...
Puis quelques semaines plus tard, nouveau choc : son état général ne lui permet pas d'accueillir un nouveau coeur. Il faut être vigoureux et en forme pour que la greffe prenne dans de bonnes conditions, lui est fatigué et amaigri ...
On nous parle alors de coeur artificiel, provisoire le temps de se retaper, d'une machine externe au corps, d'un compresseur sur roulettes.

L'opération est plusieurs fois reportée et c'est avec grand peine qu'il passe les fêtes de fin d'année pour finalement entrer à l'hôpital début janvier 2010, quelques jours avant moi. Je ne vous explique pas à quel point j'ai culpabilisé de faire ma chochotte molle du genou pour ma première anesthésie générale, quand il en était à sa énième, d'anesthésie, pour un truc un poil plus sérieux que mon tendon rotulien de traviole !
Tout s'est bien passé, même s'il a mis des semaines à s'en remettre. Chaque week-end, nous allions le voir (à Paris), c'est devenu une habitude, un programme reconduit à chaque fois de façon tacite.
Il est rentré à la maison en avril, avec sa petite chariotte vitale, et la vie a retrouvé un peu son rythme, son équilibre, on a ri à nouveau, les petits neveux de Doudou n'en revenaient pas que papi soit branché sur secteur pour recharger ses batteries, comme les téléphones portables !

On se relâche, on se détend, et puis soudain, on se reprend la branche en pleine poire ... début juillet, la machine fait des siennes. Certes c'était du provisoire, mais 6 mois, là çà devient apparemment du provisoire qui dure et le corps de Joli-Papa n'aime pas çà, il rejette la machine, ne la supporte plus !
La greffe devient urgente, il est placé en liste hyper prioritaire, et là nous on ne rigole plus du tout.

Lui se voit greffé sous 15 jours, nous on sait que parfois çà peut durer plus longtemps, voire ne jamais arriver, alors on tempère ... et on prie fort le petit Jésus pour qu'il nous envoie un coeur tout neuf.
Et là, sensation bizarre, paske non, ce nouveau coeur n'est pas en commande à l'usine des organes ... pour que mon Joli-Papa ait un coeur, il faut que quelqu'un lui fasse don du sien ... et çà c'est une idée pas facile à accepter ...

Et puis un jour, un coup de fil ... ayé on a un coeur, il arrive, on opère dans 3 heures ...
Moins d'un mois après son entrée à l'hôpital, le miracle tant attendu, presque inespéré ...
C'est comme si le temps s'arrêtait ... le moment dont on parle depuis des mois sans trop y croire est arrivé, et on flippe ... oui mais si l'opération ne se passe pas bien, ou si la greffe ne prend pas ... c'est Joli-Papa qui a rassuré tout le monde, pas paniqué pour 2 sous, limite impatient de retrouver une nouvelle jeunesse !

Plus qu'une nouvelle jeunesse, c'est une renaissance qu'on lui a offert, une deuxième chance. Il s'est remis à la vitesse de la lumière, et 5 semaines après la greffe, il a regagné son domicile et repris goût à la vie ! Et nous on hallucine ... fini le Joli-Papa rabougri sur sa chaise, qui a toujours froid et se fatigue trop vite. Mon nouveau Joli-Papa conduit à nouveau, il débarrasse la table (c'est bête à dire mais çà fait longtemps qu'on l'avait pas vu faire çà !), il a retrouvé ses bonnes joues pleines et râle pour un rien : tout va bien !

Alors oui, il prend des quantités astronomiques de médicaments, à heure fixe, mais c'était déjà son lot quotidien alors il s'est habitué, et puis cette fois, c'est pour la bonne cause !

Autant vous dire que la bonne ambiance est revenue au Pays d'Ici, on respire à nouveau, et surtout on profite de chaque instant !

Sur ce, c'est tout pour le moment.

NB : Je sais que tout ne s'arrange pas toujours aussi bien, que la vie ne fait pas toujours de cadeaux et qu'on ne sort parfois pas vainqueur du combat contre la maladie. Je sais que certains d'entre vous ont été (ou sont encore) dans ce cas, je leur souhaite beaucoup de courage !
On ne réagit pas tous pareil, mais on a tous besoin d'espoir, il faut toujours y croire ... et apprendre à vivre avec çà.

J'étais déjà assez favorable au don d'organes avant, même si je sais que c'est une décision pas facile à prendre. Mais si le papa de mon Doudou peut aujourd'hui encore m'appeler "Chérie", c'est parce que quelqu'un a pris la bonne décision ... et çà, c'est énorme !

mercredi 6 octobre 2010

Getting worse ...

... j'aurais pu intituler ce billet comme le précédent : La fille qui ne voyait pas le jour, épisode 2, le retour du come back !

Les choses n'ont pas beaucoup changé depuis début août, date de ma dernière prose ici ... ah non floûte, on me dit que c'était mi juillet ... encore pire ...

Ah si, entre temps, j'ai fait un break de 3 semaines pour tenter d'oublier mon stress et déconnecter un max du boulot, en engloutissant des quantités astronomiques et pas du tout réglementaires de prosciutto, parmesan et pasta et autres cochonneries qui commencent par P : panna cotta, pizza, crèmes glacées, focaccia ... cherchez les intrus :)

Enfin quand je dis "déconnecter", c'est une façon de parler ... on va dire que physiquement, je n'étais pas au bureau. Nan paske j'avais le boulot au moins 1 à 2 fois au tel par jour, sans compter les emails à gérer sur un téléphone pas prévu pour çà (taper un email en allemand sur un clavier SMS, c'est sportif !!) Du coup, j'ai explosé le forfait internet vu que j'étais à l'étranger (et que c'est gratuit - enfin compris dans le forfait - en France uniquement ...) spa ma faute hein !

Oui paske certes, personne n'est irremplaçable, je n'ai sûrement pas la prétention de dire que la boîte ne peut pas tourner sans moi et que mes 3 semaines de congés payés riment forcément avec dépôt de bilan, non ! Mais çà fait maintenant 4 mois que je suis seule dans mon département, et que c'était quand même plus pratique quand ma collègue prenait le relais pendant mon absence, ce que je faisais aussi quand elle n'était pas là. Organisation et efficacité donc !

Là maintenant, je me tape tout le boulot toute seule, sans stagiaire ni assistante ni esclave pour me seconder ... et çà c'est la loose. Autant dire que je passe près de 12 heures par jour au bureau, que Doudou est ravi, qu'à 21h30 je tombe de sommeil et que j'ai l'impression de ne faire QUE çà !

Le bon côté, le top, un peu égoiste certes mais je me console comme je peux, c'est que j'ai la grisante sensation d'être "un peu indispensable" et en très bonnes relations avec la crème de la crème, on m'écoute, on me demande mon avis, et j'ai de plus en plus d'autonomie et de responsabilités.

Le revers de la médaille, le flop, c'est que je rame, je bosse, et je passe mon temps à faire des choix : "mega urgent à faire pour avant-hier" ; "semi urgent à faire dans un avenir très proche" ; "secondaire qui peut attendre que je vois le jour à nouveau" (autant dire que les dossiers se trouvant dans cette dernière catégorie ne sont pas prêts d'être traités !!)

Alors certes, la bonne nouvelle, c'est que je vais avoir du renfort ... ouf ... ouais nan mais quand même, j'vais pas tenir jusqu'à Nowel sinon ...
La moins bonne nouvelle, c'est que pas avant décembre justement ... dites, çà se prend en intra-veineuse les vitamines ??

Bref, don't worry, je m'accroche, il en faudra plus pour me tuer ! Et j'ai envie de faire revivre ce bloug abandonné, paske c'est mon exutoire, ma bouffée d'oxygène, et que j'ai besoin de cette parenthèse pour penser un peu à autre chose et prendre du recul sur mon quotidien (assez dur quand on a la tête dans le guidon !)

Donc c'est décidé, après avoir enfin remis mon Netvibes à jour (j'ai tout vu tout lu, même si pas tout commenté !), je vais m'occuper de défricher le pays d'ici !

Et promis, je reviens vite vous raconter comment j'ai failli me faire dévorer par des bêtes féroces en Italie, comment après des mois d'attente, de tensions et de stress extrêmes, un miracle s'est finalement produit au pays d'ici, et la rencontre tant attendue depuis des années qui va enfin avoir lieu tout bientôt !! ... suspense ... stay tuned :)

Sur ce, c'est tout pour le moment.